Bulletin de la Société
préhistorique française. Études et travaux
Le gisement néolithique de Pivard, commune de Sainte-Austreberthe (Seine-Maritime) Etude typologique.
R. de Bayle des Hermens
de Bayle des Hermens R.
Le gisement néolithique de Pivard, commune de Sainte-Austreberthe (Seine-Maritime) Etude typologique. In: Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux, tome 64, n°3, 1967. pp. 639-650;
doi : https://doi.org/10.3406/bspf.1967.4133
https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1967_hos_64_3_4133
Pour des raisons purement technique, je n'ai pas pu restituer ici même, les dessins des pierres taillées, ainsi que les tableaux, qui énumèrent les différents outils, tels que:
Nucléus, éclats, lames, lamelles, lames à crêtes, grattoirs, rabots, racloirs, perçoirs, burins, éclats à coches, lames et lamelles à coches, tranchets, herminettes, ciseaux, pics, hâches taillées, hâches polies, armatures bifaciales.
Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXIV, 1967.
Le gisement néolithique de Pivard
Commune de Sainte-Austreberthe
(Seine-Maritime)
Étude typologique.
PAR R. de BAYLE des HERMENS.
En 1964, M. Pierre Grossetête, Maire de Sainte-Austreberthe(Seine-Maritime) signalait à M. le Professeur Balout la découverte, sur le territoire de la commune au lieu-dit Pivard, d'une importante série de silex taillés (1).
Les récoltes avaient été effectuées par M Roland Niel au cours de travaux de culture. Les labours profonds pratiqués avec des moyens mécaniques actuels mettaient au jour de nombreux objets préhistoriques qui attirèrent l'attention de M. Niel, il se mit à en recueillir et constitua une collection considérable. La nouvelle de la découverte fût connue dans la région et plusieurs amateurs se mirent également à prospecter le gisement.
Certaines pièces très intéressantes furent alors découvertes, elles dorment malheureusement dans des collections particulières et il ne nous a pas été possible de les voir, ce qui aurait permis de les décrire également dans cette note.
Monsieur le Professeur Balout nous demanda alors, en 1964, de nous rendre à Sainte-Austreberthe pour visiter le gisement de Pivard et examiner les objets recueillis par M. Niel (2).
Deux courtes missions furent alors réalisées, la première du 24 au 25 octobre 1964 et la seconde du 22 au 24 mai 1965. Elles nous permirent de voir comment se présentait le gisement et de faire l'inventaire de la collection de M. Niel dont les récoltes à ce moment-là approchaient de 2 000 objets (3).
(1) Grossetête P. — In litteris, 19 août 1964.
(2) Nous tenons à remercier M. Grossetête, Maire de Sainte-Austreberthe, pour l'accueil qu'il nous réserva lors de nos deux séjours dans sa commune.
(3) Nous remercions également M. Niel qui nous a remis une importante série d'objets pour en faire l'étude en laboratoire et pour illustrer cette note.
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Situation du gisement.
Le gisement de Pivard se situe sur un vaste plateau dominant à l'est la vallée de l'Austreberthe (4). Il s'étend sur plusieurs dizaines d'hectares, les objets se rencontrent en plus ou moins grande abondance à la surface du sol mais des concentrations plus importantes semblent se localiser dans les parties légèrement plus hautes et surtout plus proches du cours de la rivière où les hommes préhistoriques se ravitaillaient en eau.
Le Pays de Caux est extrêmement riche en gisements néolithiques. Le Bulletin de la Société de Géologie de Normandie et d'autres revues spécialisées ont publié de nombreuses notes, relatives à ce sujet. La région a bénéficié de la présence de chercheurs locaux et a été bien prospectée. Nous ne pouvons mentionner tous les travaux, ce qui n'est d'ailleurs pas le but de cette note et nous donnerons seulement quelques titres récents parus sous la signature de L. Cayeux et auxquels les lecteurs peuvent éventuellement se reporter (5).
Description de l'outillage.
La présente note décrit l'outillage déposé au Laboratoire de Préhistoire du Muséum National d'Histoire Naturelle et la série examinée chez M. Niel en 1964 et 1965. Les récoltes effectuées depuis cette date ne font donc pas partie du tableau d'inventaire que nous donnerons par la suite.
Cet ensemble comporte uniquement des objets en silex, aucune trace de céramique néolithique n'a été encore remarquée. De ce fait ces récoltes de surface sont insuffisantes pour permettre une attribution précise à un Néolithique du Pays de Caux ou du Bassin parisien. C'est uniquement une description typologique que nous (4) La carte géologique au 1/80 000e, feuille Yvetot, édition d'octobre 1937, indique à l'emplacement du gisement des « limons des plateaux » et des « argiles à silex » sur les pentes de la vallée de l'Austreberthe. La notice explicative de cette carte mentionne des silex taillés : Acheuléen et Moustérien dans ces limons et à leur base des restes d'Elephas primigenius et de Rhinocéros tichorinus.
(5) Cayeux L. — Les pointes de flèche de l'Enéolithique et du Chalcolithique de l'Ouest du Pays de Caux. Bull. S.P.F., t. LI, 1954, pp. 458-471.
Cayeux L. — Le Chalcolithique de tradition Campignienne du Pays de Caux. Bull. S.P.F., t. LIV, 1957, pp. 526-534.
Cayeux L. — Note sur la répartition des pics et des tranchets dans les ateliers et habitats campigniens du Pays de Caux. Bull. S.P.F., t. LV, 1958, pp. 399-402.
Cayeux L. — Les industries précampigniennes du Pays de Caux et leurs différents aspects. Bull. S.P.F., t. LVI, 1959, pp. 93-100.
Cayeux L. — Les civilisations Seine-Oise-Marne et leur diffusion dans le Pays de Caux. Bull. Soc. normande étude préhist., t. XXXVII, 1960, pp. 23-28.
Cayeux L. — La cabane « R >> du Bois des 40 Acres à Yport-Froberville (contribution à l'étude du complexe préhistorique du Pays de Caux). Rev. Soc. savantes de Haute Normandie. Préhistoire - Archéologie, n° 35, 1964.
Cayeux L. — Le Précampignien forestier de la station-atelier des Sapinières de la Forêt de Montgeon au Havre. Campagne de fouilles 1958-1959. Bull. Soc. normande d'étude préhist., t. XXXVIII, 1964, fasc. III bis (hors série).
Cayeux L. — Le faciès Haut-Normand des industries Seine-Oise-Marne. Bull. Soc. géol. de Normandie, section Préhistoire, t. LVI, 1966, hors série, pp. 1-13.
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Donnons et ceci sans tirer de conclusions que seules peuvent apporter des fouilles systématiques.
La série comporte 1 814 pièces dont 798 outils certains. La grosse masse est donc constituée par du débitage. Les Néolithiques ont été de grands utilisateurs de silex, l'abondance de cette matière dans la région leur permettait d'éliminer les rognons qui se débitaient mal ce qui donne, comme pour toutes les stations de ce genre, des gisements où les déchets de taille et les éclats mal venus et abandonnés sont d'une grande abondance. Nous avons tenu compte de tout l'ensemble pour avoir une physionomie précise de l'industrie.
A. — TECHNIQUE DU DEBITAGE.
I. — Nucleus.
Les nucleus sont relativement abondants, le débitage devant être effectué sur place. Ils sont issus de rognons de silex noir, gris ou blanchâtre provenant des pentes de la vallée de l'Austreberthe où l'on peut en observer dans les argiles des coupes de terrains consécutives à l'établissement des routes et chemins.
Au nombre de 70, on y distingue plusieurs types :
— 28 nucleus à lamelles à un plan de frappe, généralement de petites dimensions et utilisés au maximum.
— 8 nucleus à lamelles à deux plans de frappe dont deux à plans de frappe orthogonaux.
— 22 nucleus polyédriques à éclats ou lamelles très courtes, en général de moins belle facture que les précédents.
— 3 gros rognons de dimensions importantes, l'un d'eux mesurant 18,5 cm de long, 9,5 cm de large et 9 cm d'épaisseur, affectés d'une préparation de débitage mais d'où l'on n'a retiré que quelques éclats.
— 9 nucleus polyédriques qui ont été utilisés comme percuteurs. Leur forme générale est assez arrondie et les arêtes sont écrasées. Ces objets sont pratiquement présents sur toutes les stations néolithiques. Ils semblent non seulement avoir servi à la percussion mais aussi avoir été utilisés comme broyeurs. L'un d'eux est cassé en deux, sans doute à la suite d'un choc violent. Le silex de cette série est de moins bonne qualité que pour les précédentes, il est parfois caverneux et contient de nombreuses impuretés.
II. — Eclats.
Les éclats que nous classons dans cette série sont bruts ou s'ils portent des esquillements d'utilisation, ceux-ci ne sont pas assez importants pour permettre un classement dans les outils.
Au nombre de 778, les éclats sont de formes très diverses, certains sont allongés, d'autres au contraire sont très larges mais courts. Leurs dimensions varient de 122 mm de long, 80 mm de large et 28 mm d'épaisseur pour le plus grand à 22 mm de long, 16 mm de large et 6 mm d'épaisseur pour le plus petit. Leur facture est assez irrégulière et de nombreux exemplaires portent une importante plage corticale. En général les talons sont lisses, sur cortex, mais on y distingue cependant trois talons facettés. Comme nous l'avons déjà mentionné dans une note sur le Néolithique de la région de Sens dans l'Yonne (6), la technique de débitage sur plan de frappe préparé est présente quoique faiblement représentée dans les industries de cette civilisation. Nous avons observé quelques éclats en silex de couleur caramel
qui ne semble pas avoir la même origine que le silex courant du gisement, nous n'avons cependant aucun nucleus en cette matière.
La série comporte des éclats affectés de retouches d'utilisation, ce qui montre que les Néolithiques ont utilisé sans les aménager des éclats bruts en nombre considérable.
III. — Lames et lamelles.
Les lames (7) sont au nombre de 91, elles sont généralement de belle facture (fig. 1, n° 1). Comme pour les éclats les talons sont lisses, très peu sur cortex et nous n'avons observé aucun talon
facetté. La plus grande pièce de l'ensemble mesure 102 mm de long.
Leur section est généralement trapézoïdale mais nous y avons cependant 13 lames à section triangulaire.
Les lamelles (7) sont au nombre de 104, étant très minces, elles sont souvent cassées à l'extrémité distale. Un assez grand nombre porte des esquillements qui sont sans doute des traces1
d'utilisation.
IV. — Lames à crête.
Les lames à crête, déchets de débitage, sont au nombre de deux. La première mesure 84 mm de long et la seconde 65 mm.
Elles portent sur leurs bords des esquillements qui montrent qu'elles ont été utilisées comme outils de fortune. Nous devons encore mentionner dans les déchets de taille un plateau d'avivage de nucleus.
В. OUTILLAGE
L'outillage proprement dit constitue une série bien homogèneoù les pièces à coches sont cependant très abondantes et dominent en nombre par rapport à toutes les autres catégories d'outils.
(6) Bayle des Hermens (R. de). — La station préhistorique de la Vallée Ozuet. Environs de Sens, Yonne. Industrie néolithique. Bull. Soc. étude et rech. prèhist. Les Eyzies, n° 15, 1966, pp. 124-134.
(7) Le classement des lames et lamelles a été effectué d'après les normes
données par J. Tixier : Tixier J. — Typologie de l'Epipaléolithique du Maghreb.
Mémoires du C.R.A.P.E., t. II, A.M. G., Paris, 1963, p. 38.
Certaines de ces pièces sont exposées dans l'entrée de la mairie de sainte Austreberthe, sur la gauche, dans une vitrine prévue à cet effet.
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I. — Grattoirs.
La série des grattoirs est assez importante puisque nous en avons dénombré 222. Ils sont en majorité de très belle facture et ont été soigneusement retouchés (8).
Nous y avons opéré le classement suivant :
— 68 grattoirs sur éclats retouchés dont quatre sur premier éclat cortical et 45 sur éclats denticulés. Tous les talons sont lisses et les dimensions moyennes voisinent à 6 cm de long.
— 89 grattoirs simples sur éclats divers (fig. 1, n° 4 et fig. 2, n° 1) dont certains mal venus et dont les dimensions varient de 78 mm de long pour le plus grand à 25 mm
pour le plus petit.
— 12 grattoirs denticulés.
— 2 grattoirs simples sur éclats corticaux (fig. I, n° 7).
— 18 grattoirs sur bout de lame, retouchées ou non, dont les dimensions varient de 78 à 51 mm (fig. I, n° 9).
— 5 grattoirs sur bout de lamelles de petites dimensions dont la longueur moyenne est de 46 mm. Ces deux dernières séries sont de facture très soignée.
— 6 grattoirs doubles.
— 1 grattoir sur éclat cortical associé à une coche (fig. I, n° 8).
L'observation des grattoirs montre que plusieurs ont été ravivés par un affûtage qui a donné une retouche écailleuse et peu
régulière.
II. — Rabots.
Nous avons dans cette série une pièce unique, c'est un rabot sur éclat épais affecté d'une retouche très soignée donnant un front
abrupt.
III. — Racloirs.
Les racloirs sont au nombre de 46. Ils se divisent en 21 grattoirs simples convexes (fig. 2, n° 5), 10 simples droits, 1 simple concave, 7 doubles convexes concaves et 7 doubles convexes. Ils
sont généralement taillés sur de grands éclats de silex et présentent des retouches plus ou moins régulières.
IV. — Perçoirs.
Au nombre de 16, les perçoirs sont tous sur éclats de différentes tailles, le plus grand mesure 11 cm de long et le plus petit
3,5 cm seulement (9). La partie fonctionnelle a été dégagée par une retouche des deux bords qui, suivant l'épaisseur de l'éclat, est plus ou moins abrupte (fig. 1, nos 5 et 6).
Un exemplaire sur grand éclat est affecté d'une retouche bifaciale.
Il mesure 90 mm de long, 53 mm de large et a une épaisseur
de 20 mm.
(8) Capitan et Jamin. — Station néolithique des Hogues, près Yport (Seine-Marit.).
Bull. Soc. Anthrop. de Paris, t. IV, 4e série, 1893, pp. 269-274.
(9) Daniel R. — Les gisements préhistoriques de la forêt de Montmorency (Seineet-
Oise). Troisième partie. Bull. S.P.F., t. LIV, 1957, pp. 516-523.
Ils forment une série très homogène et sont d'un travail particulièrement soigné.
V. — Burins.
Les burins sont très rares dans le Néolithique, nous en avons ici un exemplaire unique (fig. 2, n° 4). Il s'agit d'un burin d'angle sur troncature retouchée rectiligne.
VI. — Pièces à coches.
Gomme nous l'avons déjà indiqué, les pièces à coches sont très abondantes dans l'outillage de la station de Pivard. Nous les avons classées en deux grandes catégories :
a) Eclats à coches : Ils sont au nombre de 279. Une grande variété existe dans les formes et dans les dimensions de ces éclats, le plus grand mesure 125 mm de long, 93 mm de large et 21 mm
d'épaisseur. Plusieurs sont des éclats corticaux et une grande partie est affectée de plages corticales plus ou moins importantes.
Les coches sont rarement uniques mais le plus souvent multiples, elles sont placées irrégulièrement sur les bords et affectent soit la face supérieure, soit la face d'éclatement, cette disposition
se trouvant parfois sur une même pièce à coches multiples. En plus des coches, certains éclats possèdent des retouches continues disposées irrégulièrement sur les bords.
b) Lames à coches, à denticulation et à retouche continue : Nous en avons 192 qui présentent des coches multiples, des
retouches et des denticulations irrégulièrement placées sur les bords (fig. 1, nos 2 et 3). Comme pour les éclats, les coches intéressent soit la face supérieure, soit la face d'éclatement. La plus grande de ces lames mesure 92 mm de long. Ce groupe a un aspect soigné, ce qui tient sans doute à la finesse du débitage.
Les pièces à coches sont toujours nombreuses dans les gisements néolithiques, l'on peut se demander à quel travail elles étaient destinées. Elles ont pu servir au travail du bois ou de l'os,
l'industrie osseuse étant très développée particulièrement dans la civilisation Seine-Oise-Marne (10).
VII. — Tranchets.
Au nombre de 3, les tranchets (11) sont d'une facture assez médiocre (fig. 2, n° 3). Deux sont de petites dimensions (45 mm de long), le troisième, de section triangulaire, a été obtenu par larges éclats et l'un des bords a été ensuite repris par une retouche irrégulière.
VIII. — Herminette.
Une petite herminette, taillée dans un silex blanchâtre, est présentée dans l'outillage. Elle mesure 87 mm de long et 44 mm de large (fig. 3, n° 3).
(10) Bailloud G. — Le Néolithique du Bassin parisien. IIe supplément à Gallia- Préhistoire. Editions du C.N.R.S., Paris, 1964, pp. 192-200.
(11) Dreyfus M.-C. — Précisions sur la typologie des tranchets. Bull. S.P.F.,
t. LVI, 1959, pp. 143-148.
IX. — Ciseaux.
Cinq pièces se classent dans cette catégorie (12) : trois ciseaux de section trapézoïdale et de très belle facture (fig. 3, n° 2) dont deux partiellement polis et deux pics ciseaux de même section que les précédents, mais dont un exemplaire est cassé.
X. _ Pics.
Les pics (13) sont assez nombreux puisque nous en avons 12. Cinq possèdent une section triangulaire (fig. 2, n° 2), les autres ont une section irrégulière, soit losangique, soit trapézoïdale. Un
exemplaire a été obtenu à partir d'une lame à crête dont les deux bords ont été repris par une retouche partiellement scalariforme. Les dimensions de ces objets
varient de 118 mm de long pour le plus grand à 54 mm pour le plus petit.
XL — Haches taillées.
Le gisement de Pivard a donné un fragment de hache taillée et une hache entière. Cette dernière fait partie de la collection de M. Leuge,instituteur à Goupillières, qui a bien voulu nous la confier pour étude, ce dont nous le remercions.
Cette pièce (fig. 4) est ensilex gris légèrement patinéen crème. Elle est taillée par larges enlèvements bifaciaux mais les bords, et particulièrement le tranchant, sont repris par des retouches alternes assez courtes. Elle mesure 190 mm de long, 72 mm dans sa plus grande largeur près du tranchant et son épaisseur est de 34 mm.
Les haches de ce genre semblent assez rares dans le Fis. 4. — Grande ,h ach, e xt ai.l„lé. e en si.,lex Paysî idiei Cauxi .» Un exemplaire (collection m. Leuge). Photo oiry. semblable, légèrement plus
(12) Cordier G. — Contribution à l'étude préhistorique de la vallée de l'Indre.
Note 10. La station Campignienne des Hugueries, commune de Loché-sur-Indrois (Indreet-
Loire). Bull. S.P.F., t. LV, 1958, pp. 403-411.
(13) Agache R.
1958, pp. 243-248.
Le gisement néolithique de Thory (Somme). Bull. S.P.F., t. LV
grand puisqu'il mesure 21 cm, a été signalé à Breuilpont dans l'Eure par B. Edeine (14). En Beauce, l'Abbé Nouel a également indiqué
une hache de grande taille dans l'Eure-et-Loir (15).
XII. — Haches polies.
Nous avons un seul fragment de hache polie recueilli sur le gisement. Il est impossible de se rendre compte, dans son état actuel, des dimensions de la pièce entière. Ce fragment semble avoir
été utilisé comme nucleus et on en a retiré plusieurs éclats. Les haches polies découvertes sur les gisements néolithiques sont souvent brisées ou ont été retaillées pour une réutilisation et ceci dans toute la France (16).
Nous devons mentionner encore un éclat provenant d'une hache polie, il porte des retouches qui paraissent accidentelles et dues au piétinement.
XIII. — Armatures bifaciales.
M. Leuge, instituteur à Goupillières, a découvert, à Pivard, une armature bifaciale en silex couleur caramel (fig. 3, n° 1). Elle mesure 44 mm de long, 30 mm de large et 9 mm d'épaisseur. Ce
genre d'armatures est connu dans d'autres sites du Pays de Caux (17) et a été signalé depuis de nombreuses années.
Nous avons encore deux éclats à retouches bifaciales qu'il nous est impossible de classer dans les armatures. Peut-être, du moins pour l'un d'eux, sommes-nous en présence d'une armature
inachevée ?
XIV. — Divers.
Nous classons dans les divers 11 rognons ou éclats de silex ne pouvant entrer dans aucune catégorie bien définie. Les arêtes de ces objets sont souvent écrasées, ils ont pu servir de percuteurs ou de broyeurs.
Trois pièces méritent une description particulière : un nucleus et deux grandes lames. Elles ne semblent pas appartenir au Néolithique, mais compte tenu du débitage, à une civilisation plus
ancienne : Aurignacien ou Magdalénien. La matière première est un silex noir bleuté de très bonne qualité. La première lame mesure 19,5 cm de long et a une largeur de 6 cm, la seconde, plus petite, a seulement 12,5 cm de long, un de ses bords est affecté d'une coche. Le nucleus est du type pyramidal à lamelles.
pp. C(1L4X) XEXdIeVin-Ce LXB.X X—V . Hache taillée de Breuilpont (Eure). Bull. S.P.F., t. LXII, 1965,
(15) Abbé A. Nouel. — Une remarquable collection préhistorique de Beauce, la collection de M. Noury de Gaubert (commune de Guillonyille, Eure-et-Loire). Bull.
S.P.F., t. LI, 1954, pp. 474-480, planche I, fig. 1, hache taillée provenant de Loigny
(Eure-et-Loire).
(16) Dr J. Lejards. — Réemploi de fragment de haches polies en Lot-et-Garonne ;
hypoPthoièrseo tc oGn. c—er nFanrta gmleeunr tsd edset rhucatcihoens. pBoullile.s Se.nP .Fs.i,l ext . rLéuVtIiIlIi,s ée1s9.6 0B, upllp. . S5.P7.3F-.5,7 7t.. LVII,
1960, pp. 580-583.
(17) Kuenegel Ch. — Le village néolithique de Froberville-Yport. Bull. Soc.
Géologique de Normandie, t. XXXVI, 1931-1932, pp. 85-88.
Ces pièces, plus anciennes que la masse de l'industrie du gisement, ont été remontées par les labours profonds, elles indiquent que le site a été occupé à plusieurs périodes préhistoriques (18).
Observations. La description typologique de l'industrie du gisement de Pivard est insuffisante pour permettre une attribution à une civilisation précise du Néolithique. Tous les objets ont été recueillis en surface après avoir sans nul doute été retournés plusieurs fois par le soc de la charrue. Il reste à souhaiter que, sur ce vaste et riche gisement, un habitat puisse être localisé, ce qui permettrait une fouille, seul moyen d'apporter les éléments nécessaires à une étude complète. Quoi qu'il en soit, les récoltes de M. Niel apportent un gisement néolithique de plus à la carte du peuplement préhistorique du Pays de Caux où des recherches systématiques permettraient encore de découvrir de nombreux habitats.
Muséum National d'Histoire Naturelle.
Laboratoire de Préhistoire.