18 octobre 2012.
Vous pouvez revoir cette émission, en suivant ce lien.
Tout d'abord, je tiens à remercier France 2 pour avoir, avec l' Equipe de TUH, d'avoir fait cette spéciale, sur ce sujet, et ce , dans une parfaite harmonie, sachant que les procès des tournantes, dernièrement, dans les banlieues, ont été le fiasco que l'on sait.
En effet, ces histoire d'attouchements, de viols, individuels ou collectifs, témoignent de façon on ne peut plus criante, non pas que ces histoires soient plus courantes que par le passé, comme certains le prétendent, dans le seul et unique but de justifier, une forme d'indifférence, mais plutôt que les victimes, elles, commencent à parler, afin que Justice leur soit rendue.
Tout d'abord, je tiens à féliciter chacune de ces femmes, pour leur courage, sachant, moi, pour l'avoir entendu dans mon entourage, que ces crimes sexuels, quand ils sont évoqués, n'ont généralement pour effet dans les familles, y compris quand ce ne sont pas eux les coupables, que de nous en faire, nous, les anciennes victimes, ou les victimes, plus stigmatisées encore, et donc, encore plus rejetées.
J'ai plusieurs choses à dire, à ces jeunes, ou moins jeunes femmes.
Au sujet de leurs enfants, quand ils sont petits. Qu'ils soient filles, ou garçons, ne change rien.
N'hésitez pas à utiliser, ce qui vous est arrivé, non pas, bien sûr, pour leur donner de la sexualité, ou des hommes, une image négative, bien sûr. Mais utilisez cette opportunité, pour les aider à prendre conscience, que leur corps, est un bien précieux.
Que c'est parce que ce corps, qui est le leur, est précieux, qu'il faut en prendre soin, qu'il faut manger correctement, boire quand on a soif, se laver, faire un peu de sport, etc...
Que ce corps, qui est le leur, ce sont eux, finalement, qui ont le devoir de veiller sur lui.
Que ce corps, là n'appartient à personne, et que personne n'a le droit, d'y faire ce qu'il veut....
Vous ne devez pas faire celà, "par devoir", mais spontanément, songez y, et vous le direz, au moment opportun, quand vous vous sentirez prêtes.
Si votre enfant, vous pose des questions, sur ce sujet, SURTOUT NE LUI MENTEZ JAMAIS.
Si vous ne savez pas comment le lui dire, ou que vous craigniez, une maladresse, ou d'être trop précise, et donc, "d'en dire trop", et bien faite donc comme moi.
Moi, en fait, je leur ai dit, "pour leur corps à elles" (trois filles), dès le plus jeune âge. Bien que ne leur ayant rien dit de ce traumatisme, je suis quasiment certaine, qu'elles le savaient.
Je ne leur ai dit, "pour de vrai", qu'au moment de la fin de l'enfance.
Ce jour, là, je me souviens très bien, nous étions en voiture, elles trois, et moi, nous devions, revenir d'une activité quelconque.
Je leur ai simplement, dit, "quand j'étais une petite fille, un jour, un homme m'a fait, une chose extrêmement grave"... L'état émotionnel, dans lequel je me trouvais, et les larmes qui ont suivi, ont suffi, avec mes paroles, pour que mes trois filles, aient capté, effectivement, l’extrême gravité de la chose.
Aussi, je n'ai jamais eu le besoin, de leur en reparler particulièrement, cette confession, ayant, je crois, suffi amplement, à leur signifier à quel point il était nécessaire, quand elles seraient ados, de faire attention à elles et à leur corps, notamment dans les relations sexuelles.
Ensuite. VOUS.
Il est vrai, qu'à chaque fois qu'une plainte peut être déposée, ça doit être fait.
Ce doit être fait, pour plusieurs raisons.
Vis à vis de vous même, le fait de voir une institution, porter sur vous, le regard d'une victime "juridiquement", vous retire, une très grosse part de culpabilité.
Vis à vis de vos enfants, même si c'est difficile, à leurs yeux, vous n'êtes plus qu'une victime, mais une victime qui a demandé Justice, avec toute l'image positive de la combattante, qui lutte pour que le "méchant", lui soit condamné, puni, et nous savons tous, à quel point, les enfants ont le sens de la Justice affuté.
Vis à vis de votre entourage, et celui de votre agresseur, car il est possible, et vérifié, souvent, que le comportement, qui consiste à abuser d'une femme, soit un comportement déviant, qui est susceptible de se transposer ensuite, sur sa descendance à lui.
S'il est condamné, c'est donc, un acte salutaire, pour ses enfants.
J'insiste beaucoup, sur ce dernier point, car dans certains milieux "autorisés", pas uniquement, chez les gens défavorisés mais au contraire riches ou puissants, d'ailleurs, on considère la femme, comme "un bien de consommation courante", et que les choses soient dites, et bien dites, jugées, me parait une œuvre de salubrité publique, qui est devenue à présent, rigoureusement indispensable.
J'ai dit plus haut "à chaque fois, qu'une plainte peut être déposée", parce qu'il arrive, comme ce fût le cas pour moi, que l'on parvienne à porter et gérer cette souffrance là, fort longtemps, et que l'on se décide bien trop tard à porter plainte, et le coupable bénéficiant de la prescription ne peut alors juridiquement, plus être poursuivi.
il serait bon, d'ailleurs, juridiquement, que cette prescription, disparaisse, définitivement.
Après tous, les dégâts psychologiques, eux, qui sont considérables, sont portés, de façon indélébile, sur la victime, et pour trois générations je ne vois donc absolument pas, pour quelle raison il ne devrait pas en être autrement, pour les coupables.
Pour ce qui est du travail thérapeutique, pour parvenir à s'en sortir et de nouveau sourire à la vie, pour ma part, considérant uniquement le travail thérapeutique, il m'a fallu environ 6 ans.
Je suis parfaitement consciente, que mon parcours si particulier, à bien des égards, va offrir à la psychologie, et à la psychiatrie, de nouvelles voies que ce soit en travaillant avec le milieu artistique, mais aussi, en travaillent avec internet, qui est un moyen de communication extrêmement précieux, comme vous le savez, afin d'aider le plus de monde possible et pas uniquement, en ce qui concerne la délinquance sexuelle.
J'ai fait la demande, moi auprès de Thomas depuis longtemps, pour intégrer des groupes de recherches, afin de mettre ces nouveaux outils au point, de telle sorte que la sécurité, elle, soit maximale et qu'à chaque heure du jour ou de la nuit, une main secourable, puisse aider les victimes.
En ce qui concerne vos vies privées.
Je tiens beaucoup, à aborder le sujet, parce qu'il n'a pas du tout été abordé.
Les victimes de viols, ou autres traumatisées sexuelles, doivent impérativement s'en ouvrir, aux hommes, qu'elle aiment....
C'est la condition rigoureusement indispensable, pour que vous puissiez parvenir "malgré tout", à avoir une vie de famille qui soit satisfaisante.
Je tiens au passage à rendre hommage au premier homme de ma vie, sans qui je n'aurai jamais pu avoir la vie que j'ai eue, grâce à lui.
Je sais que toutes les traumatisées n'ont pas cette chance, c'est pourquoi, je tiens à le souligner.
Pour celles qui s'imaginent que sous prétexte, qu'elles ont été violées, donc, assassinées, elles doivent savoir, qu'il existe des hommes qui ont les qualités nécessaires, pour aimer, "les vases cassés"....
Pour ces femmes, je vous donne le lien, d'une chose reçue, un jour, sur le net, dont le lien suit.
Bon, je ne retrouve pas, mais quand je le retrouverai, je vous le donnerai.
Sinon Michel Audiart, a dit la chose suivante :
"Ce qui est bien, avec les gens fêlés, c'est qu'il laissent passer la lumière".
Ce dont il faut absolument, que vous ayez conscience, vous, mais aussi, tous et toutes, autant que vous êtes. C'est que d'une part, vous n'êtes absolument pas responsable, de ce qui vous est arrivé.
Ensuite, que le chemin, par lequel vous vous en sortirez, est un chemin, qui existe bel et bien, et que vous portez en vous, qui est nécessaire, que vous emprunterez, vous, chacun et chacune individuellement.
Ce chemin est un chemin cependant personnel, dans la mesure ou les circonstances, qui ont accompagnées ce traumatisme là, "conditionne", d'une certaine façon, ce cheminement là, et vient aussi se croiser, avec des choses vécues antérieurement, dans votre vie.
Pour toutes ces raisons, il est possible, que ça vous semble insurmontable.
"Insurmontable", n'est en réalité, qu'une illusion.
Parce que dans la réalité des faits, vous portez VOUS, chacun et chacune d'entre vous, dans votre inconscient, des outils, que vous ne connaissez pas encore, parce que pour diverses raisons, vous n'avez pas encore eu l'occasion de les découvrir, ou de les expérimenter.
Ces outils, encore une fois, que vous ignorez détenir, comme l'écriture, la communication, l'ouverture d'esprit, la curiosité, la connaissance, un don artistique, que vous n'avez jamais pris la peine d'explorer peut être ? sont en fait, des stratagèmes, que votre inconscient, lui, a mis sur pied, au moment du traumatisme, et les jours et semaines, et mois, et années qui ont suivi, pour que vous ayez l'opportunité de "digérer", votre souffrance.
Car l'étape la plus importante, à atteindre c'est la conscience, du fait, que vous portez, cette souffrance, qu'elle fait partie de vous, "désormais".....
Ensuite, vous allez pouvoir "travailler", dessus, c'est à dire, la considérer, à part entière, comme une matière, parfaitement transformable et parfaitement malléable, comme le serait un bloc glaise, pour un sculpteur, par exemple.
Pour la cas "tout à fait ordinaire", de celui ou celle, qui perçoit cette souffrance, comme un énorme tas de merde, d'excréments, ou de détritus, ce qui arrive très souvent, il faut que vous sachiez plusieurs choses.
Que cette matière, là, cette dénomination, plus qu'injurieuse, ou méprisante, que vous avez vis à vis d'elle, et donc de vous-même, est une chose parfaitement normale, je dirai même, "banale"....
En effet, elle, n'est en fait, que la traduction, de l’état de mort, correspondant au crime, qui a été commis, par cet acte terrifiant.
Ensuite, il faut savoir autre chose, c'est que la pire des merdes, qui soit sur cette terre, mérite plus d'intérêt, encore, que n'importe quoi d'autre, pour la simple raison, que c'est ce qui fait pousser les fleurs..... et les végétaux, en général.
En effet, dans le domaine artistique, la souffrance peut effectivement s'apparenter à de la merde, ou à des excréments.
Alors, je sais ce que vous allez me dire, qu'il est nécessaire d'avoir du talent, ou de "connaitre quelqu'un" comme moi, et bien d'autre.
Et bien, pour votre information, "absolument pas".
Pour votre information, j'ai moi, "tué le pédophile" (symboliquement, j'entends), en écrivant des poèmes, des chansons, et en peignant un calligramme.
Car l'effet réellement thérapeutique, d'un œuvre d'Art, si modeste soit elle, ne réside absolument pas, dans les appréciations d'autrui, d'un autre humain, je veux dire, mais uniquement, et strictement, dans le fait que VOUS, l'ayez fait. C’est ce que l’on nomme en psychanalyse le phénomène de Catharsis.
Au moment, où vous le faite, ou vous créez, cette chose, quelle qu'elle soit, c'est la charge émotionnelle, qui va accompagner l'acte, qui porte le côté réellement thérapeutique.... Et ce que les autres pensent, passe pour même pas secondaire, ça n'a aucune importance en fait. SEUL VOUS COMPTEZ A CE MOMENT LA.... Et ce que vous avez écrit. Ou peint, etc....
Il est tout à fait possible, que vous n'y parveniez pas d'un seul coup, enfin, du premier coup, je veux dire.
Moi, par exemple, j'ai du commencer par un poème, avec des sous entendus, puis un second. Ensuite, une chanson.... Et puis ce petit scenario, qui a donné un petit texte, qui a donné le calligramme, je savais, j'avais parfaitement conscience, de la gravité, de ce que je faisais.
Une fois qu'il a été fait, ce que je ressentais, était absolument bouleversant, j'avais le sentiment, pour la première fois, de mon existence, que la pédophilie, était posée, "à côté de moi", et plus du tout "en moi".
Bien sûr, j’expliquais tout ça à Thomas, qui prenait cette bonne nouvelle "avec des pincettes", comme vous pouvez l'imaginez.
Mais ce qui suivit, les ressentis, que je lui racontais, ont effectivement confirmé, ce que je ressentais.
J'ai offert ce calligramme à Thomas, les jours qui ont suivi, parce que je ne supportais pas l'idée, de garder le cadavre du pédophile, dans mes murs, pas même dans l'atelier.
Je l'ai donc averti, et j'ai porté ce calligramme, là, chez son éditeur, et lui l'a récupéré.
En partant de ce calligramme, lui, ensuite, a écrit "l'enfant sorcière".
Ce que je veux dire, par mon exemple, c’est que l'issue, que vous devez trouver, enfin, l'étape, nécessaire, c'est la transformation, de votre souffrance.
Sur ce, vous me ferez cinq aves et trois pater..... Pour la quête, c'est sur la chaise, là bas.... Hum.
Jeudi 16 juillet 2015.
J'ai juste corrigé quelques tournures et corrigé les fautes.
Je viens de retomber sur ce texte qui raconte mon i histoire traumatique mais surtout, le cheminement,, vers Enfin la Lumière. J’ai pleuré un peu en relisant, ce qui j’ai raconté sur mes filles, ce qui me fait penser que dernièrement, enfin il y a quelques mois j’ai eu l’occasion de discuter avec une femme de mon âge que je connais fort bien et depuis longtemps, ici dans mon coin. J’ignorais complètement, qu’à l’âge d’être jeune fille elle avait été violée elle aussi.
Ses fils sont entrés dans la cuisine et j’ai trouvé très touchant sentant, peut être sachant en tout cas peut être la relation, « si particulière » qui existait entre elle et moi, et les sentant ainsi que leurs père « sur le qui vive » un peu « comme des louves », qui protégeaient leur mère.
J’ai trouvé ça bouleversant.
Je sais que mes filles ont toujours été ainsi elles aussi.
Je ne me rend pas compte nécessairement, à cause de l’habitude, je suppose, nul ne peut empêcher des enfants d’être bienveillant, et protecteurs, vis-à-vis de leurs parents.
Oui, je sais c’est un sujet qui fait débat, et qui a été jusqu’ a à ce que je rue un peu dans les brancards, depuis quelques années, un peu tabou.
C’est vrai en théorie c’est aux parents de veiller sur les enfants et pas l’inverse. Mais l’un n’empêche pas l’autre.
Et un adulte, qu’il soit homme ou femme qui a un enfant et qui l’aime, n’en a pas moins une histoire, et cette histoire peut être traumatique.
Dans cette hypothèse, il arrive souvent que les parents concernés, soient absolument persuadés qu’il est préférable de ne rien leur dire.
C’est même souvent, une véritable obsession pour eux parce qu’ils sont persuadés que s’ils ne leur racontent rien ils les protègent.
C’est un très mauvais calcul, pour plusieurs raisons.
La première réside dans le fait que votre enfant, qu’il soit adopté ou qu’il sorte de votre ventre, s’il se sent aimé par vous, et que sur le plan affectif, ça se passe très bien, son inconscient à lui absorbe les moindres de vos blessures.
Soyez sans crainte le fait qu’il les absorbe n’est pas assimilable, à une feuille de buvard, mais il les perçoit, infiniment plus que vous ne le soupçonnez.
Et le fait, justement, que par votre silence, ou le non dit, le sujet soit tabou est sur le plan psychologique pour votre enfant, infiniment plus malsain, que si vous lui en parliez réellement.
Cette attitude est valable, quelque soit la gravité des maux dont vous souffriez, que ce soit récent, passé, ou qu’il s’agisse de l’histoire de votre famille .
Bien sûr il n’est pas question de lui raconter des détails, ou bien d’approfondir.
En fait c’est la charge émotionnelle, là encore qui transmise à votre enfant va lui indiquer mieux que n’importe que l discours la véritable gravité de ce qui vous pèse tant.
Et si vous vous sentez malhabile pour le faire, n’ayez aucun scrupule à demander à un psy de vous y aider il ne fait aucun doute, qu’il saura vous montrer le chemin, pour y parvenir.
En fait, je réalise en écrivant ces mots, qu’il serait bon de se pencher sur un livre d’enfant, qui aurait pour mission justement, de les préparer psychologiquement, à entendre certaines paroles « difficiles » de leurs parents.
Une fois que l’enfant a capté, la gravité de la blessure,, il saura lui aussi, vous aider à faire que ce soit moins lourd, et vous vous soutiendrez alors mutuellement, de la façon la plus spontanée qui soit et vous serez absolument bluffée, de voir à quel point l’intelligence et la bienveillance des enfants sur ce point est considérable.
Je précise que je suis parfaitement consciente, que je dois en choquer plus d’un et plus d’une, sur le sujet. Et pour cause. Mais ça ne risque cependant pas d’être le cas du moindre psy, ou de la moindre ou du moindre traumatisé qui eux, savent à quel point je dis vrai.
Au contre du silence le fait, pour un enfant d’avoir par simplement quelques mots dit les choses qu’ils portent en eux depuis plusieurs générations quelquefois a un effet absolument miraculeux qui le plus souvent d’ailleurs, sont à l’origine de certains problèmes que rencontrent des enfants ou des ados…
C’est comme si une famille était malade, et d’un seul coup sachant qu’on a un ennemi commun, non seulement l’ennemi est identifié mais en plus il a un nom !