EL… Dans ce disque il se dévoile comme il n’avait jamais osé le faire.
Il avait la carte de la sincérité.
EL…Vous parlez de ce disque comme un disque du rebond.
« Je ne sais pas si c’est moi, qui ai dit ça.
Je crois que c’est par rapport aux textes, j’ai fait un album précédent…
« Pas seulement je pense moi, que c’est parce que vous vous livre avec une sincérité totale ».
« Je ne sais pas, c’est peut être un mélange de l’âge, peut être, et l’envie que le texte soit le plus possible présent, c'est-à-dire devant, que ce soit le plus important des morceaux, d’ailleurs j’ai commencé à écrire les textes avant la musique, ce qui n’était pas le cas avant, voilà..
EL… « Il y a eu un déclic, justement, pour ça, une envie de se livrer, une envie de se révéler au grand public, et pas nécessairement de se cacher, derrière une image ?
Je l’ai toujours fait, je pense avant, mais peut être y avait il plus d’inhibition, à l’époque, les inhibitions s’en vont, je ne sais pas trop pourquoi ….
EL…« il n’ya pas eu un déclic particulier ?
Je vous dis, j’ai fait quelques morceaux en anglais, sur mon disque précédent, et je ne l’ai pas super bien vécu.
Donc, c’est peut être pour ça, il y a eu un rebond, par rapport à ça.
EL… « Alors, c’est intéressant, parce que vous parliez des textes que vous aviez écrits en premier, ces textes ils parlent du couple, des déceptions amoureuses, des addictions, de sujets graves, on va y revenir, notamment sur la violence, et en même temps vous les interprétez avec une certaine légèreté, vous parlez de vous et on vous sent libérés d’une certaine souffrance »…
Peut être qu’il y a un peu moins de souffrance qu’avant, mais il y en a toujours, mais pour moi, la souffrance, enfin, la souffrance psychologique, ça n’a jamais été un mal ou un problème, pour moi, parce que c’est quelque chose dont j’apprends énormément.
Je suis moi, vraiment atterrée, d’entendre de telles conneries sur la souffrance.
Le coup de l’artiste qui revendique de souffrir, pour pouvoir créer, Entendons nous bien, je ne dis pas, que cette souffrance, n’ait rien à voir, dans le processus de création, nous savons tous, que c’est précisément son recyclage, qui a pour conséquence, le processus de création, mais là, où moi, ça me révolte, c’est dans le fait, d’en parler, non seulement, comme un mal « nécessaire », version maso, et ensuite, d’affirmer que ça ne soit vraiment pas si grave.
EL… « Vous considérez que ça fait partie de la vie ».
Et bien quand on considère que ça fait partie de la vie, et que c’est parfaitement normal, ça signifie simplement, que d’une part, ils n’ont jamais connu, ce qu’elle était véritablement, mais que surtout, ils sous estiment complètement ce qu’est celle des autres, aux antipodes de la compassion.
« Oui, et puis elle m’apprend beaucoup ».
Mais oui, bien sûr, que la souffrance nous apprend, elle apprend à tout le monde, est pour autant nécessaire, de la trouver légitime, ce qui semble être le cas, visiblement.
Quand on voit les migrants, aujourd’hui à calais, moi, je dis qu’on est bien cons, après tout, hein, on ‘an qu’à aller les voir, et puis leur dire « mais vous ne connaissez pas votre bonheur, imaginez donc, ce que ça va vous enrichir, une foi que vous l’aurez dépassé », pour un peu on va filer, une médaille à Hitler, parce qu’il aura fait, ce qu’il faut, pour le peuple juif, se relève, au bout de plusieurs générations, aussi, et puis filer, une médaille, à u criminel, ou un pédophile.
La peur, par contre, c’est quelque chose d’horrible, et qui n’apporte rien, mais la souffrance, ça n’est pas si grave que ça.
Grossière erreur.
La peur au contraire, quand on la ressent, on doit d’une part, se protéger, si le danger est réel ou imminent, et ensuite, tenter de comprendre, et si l’on parvient à la comprendre, on arrive à la diminuer, voir, à la supprimer.
C’est très exactement sur ce principe que travaillent les thérapeutes, qui travaillent sur les phobies , confronter le patient à sa peur, accompagné, pour qu’il analyse, et parvienne à mettre au point, une stratégie.
Ce que m l’on nomme depuis les attentats « islamophobie », en fait, n’en est absolument pas, c’est du racisme antimusulman, mais ça n’est pas de l’islamophobie, je ne pense pas qu’il y ait là, la moindre peur véritable, enfin, en tout cas, pas dans les proportions, qu’on voudrait nous faire croire.
Il y a là, de toute évidence, une déviance du langage.
EL... Ensuite vous parlez de la violence, et vous dites que quelquefois, elle vous fascine. C’est assez honnête, de dire ça.
Il s’agit de la violence, qu’on a tous en soi, on a tous une part de violence, j’essai de comprendre déjà, dans la société, d’où vient cette violence.
Et bien un bon exercice déjà, consiste à simplement, ne pas considérer sa propre souffrance comme acceptable, ou légitime, pour ne pas blesser, ceux qui souffrent, ça me semblerait, un bon début.
Parce que justement, la souffrance, elle, tres souvent, pour ne pas dire toujours, quasiment, est la mère de la violence.
D’où vient cette façon qu’ont les gens, de se foutre sur la gueule, au bout d’un moment, et je ressens moi, aussi, au bout d’un moment, une certaine frustration, et une certaine violence, pour pouvoir comprendre, et ensuite, agir, pour ne pas me laisser dépasser.
EL…« Il y a un phénomène de rejet, fascination ».
Surtout, tenter de comprendre, d’où vient tout ça, parce que quand on essaie de comprendre, on a moins peur.
Dommage qu’en si peu de temps, autant de contradiction, fassent surface, non ?
On sait que vous adorez la scène, donc, là, je pense que le RV avec le public, va être encore plus important, non ?
(……..).
La chanson qu’il interprète, ensuite, parle d’un couple, qui se fout sur la gueule, et quia dore ça.
OK, merci, pour la mise en scène, uniquement pour que je pousse mon coup de gueule.