"Pour commencer était le verbe".
Oui, je sais ça n'est pas de moi, je ne sais plus de qui c'est d'ailleurs, qui plus est, je vous fais le coup régulièrement. Mais il en est ainsi qu'enseigner, c'est savoir répéter, autant de fois que necessaire.
Et s'il est une chose qu'il faut bien s'ancrer au fond de chaque neurone, c'est bien que la parole soit le moyen thérapeutique, le plus efficace au monde, je dis bien au monde, quelque soit la culture, ou le moindre confetti, qui ne soit habité par l'homme.
En somme, la "verbialisation" plus encore que l'écrit, ou que n'importe quelle autre forme artistique, puisque "la parole" (y compris celle de Jacques Prévert) induit la notion de dialogue et donc de confrontation à un Autre qui est susceptible de vous aiguiller ou de vous aider POUR VOUS GUERIR VOUS MÊME......
Mais je m'égare.
Le phènomène de catharis est bien connu de la psychiatrie, notamment il me semble, par le travail de Lacan, enfin selon ce que m'avait dit ma psy, à l'époque, me conseillant de le lire chose, que je n'ai pas faite.
Inutile que je développe. Juste manque de temps combiné à ma dyslèxie.
Mais je soupçonne qu'il y ait un point qui n'est jamais été soulevé sur le processus de guérison, par le phénomène "cathasis" qui est le processus émotionnel, qui n'en est rien de moins que la raison même du phénomène de guérison.
En effet.
De la même façon qu'un traumatisme psychologique, n'est dommageable que par le fait, qu'émotionnellement, il laisse une emprunte indélébile tellement grave, et intime qu'il ira jusqu'à modifier le génome de la victime, sur trois générations (c'est à présent démontré scientifiquement), le pouvoir extrêmement thérapeutique d'un poème d'une chanson, d'un tabeau, d'un roman, ou de quoi que ce soit qui soit artistique ne peut l'être aussi que par la charge emotionnelle resentie quand la victime se trouve confrontée à l'oeuvre en question.
Ainsi on sait bien plus aujourd'hui, qu'hier (avec moi comme cobaye et donc l'etude de mon cheminement personnel puisque mon cas est étudié depuis bien des années par la psychiatrie) que l'Art est non seulement indissociable, de la notion de souffrance, mais aussi qu'il en est le seul véritable antidot.
Je précise ma pensée.
Si je dis que l'Art est le seul antidot de la souffrance qui soit réel, je ne cherche pas à ecarter la notion de Justice, et la necessité de passer par le satut "officiel" de victime, qui oblige alors, le coupable à être reconnu comme tel, lui aussi, de façon officielle.
Bien loin de moi le desir de minimiser ce fait là.
Mais pensant plus partculièrement aux crimes sexuels, que je connais mieux que d'autres, selon les critères de réparations qui sont les miens, il apparait nettement que la réparation psychologique, est nettement plus importante que la réparation d'ordre juridique.
La réparation d'ordre juridique pour moi a plus encore pour objectif, d'aider à empêcher le plus possible, le coupable s'il est reconnu comme tel de nuire à qui que ce soit.
Je parle là "au sens large". Il peut s'agire d'un dictateur qui a du sang sur les mains, d'un terroriste, d'un violeur, d'un pédophile, d'un tortionnaire. Ce qui importe, c'est que ce dernier ayant été pousuivi par l'action de la Justice, on ait la certitude, qu'il ne pourra plus nuire à la société.
Pour information, j'ai été moi vitime d'un pédophile, quand je devai avoir environ 9 ans.
Quand mon passé m'a explosé au visage, à la quarantaine, avec la loi de prescription, il était impossible que je porte plainte. Pourtant j'aurai aimé.
J'ai toujours connu mon agresseur pire, il mangeait à la table familiale chaque jour, assis près de moi (helas), il était ouvrier agricole, chez mes parents.
Ne blâmez pas ces derniers, c'est moi qui avait choisi de ne rien leur révéler.
Une fois que j'ai pété les plombs, avec pour seul véritable soutien, mon psy, à l'epoque, ainsi que Thomas Fersen sur lequel je ne pouvais compter que pour me lire, avec la plus grande attention, (ce qui était bien précieux) je savais que juridiquement "c'était cuit".
Le pédophile en question coulait des jours heureux, chouchouté à la maison de retraite de Barentin.
Je me suis dit "toi, mon gaillard, je te réserve un petit chien de la chienne, comme tu n'as pas idée".
Ainsi, rapidement, j'ai pris ma plus belle plume, et j'ai écrit un pli recommandé, au chef de brigade de la gendarmerie de Barentin, et j'ai fait de même, au directeur de la maison de retraite de Barentin pour leur dire individuellement la chose suivante.
"A telle epoque, alors que monsieur Jollivet Jacques employé agricole chez mes parents, à commis sur moi tel acte de pédophilie (pour être franche je ne me souviens plus comment j'avais nommé précisement l'acte de pédophilie), j'ai porté pendant toutes ces années, les conséquences de cet acte.
Hélas, à cause de la prescription, il m'est impossible de porter plainte.
Mais je tiens juste à vous informer qu'aujourd'hui il est parfaitement envisageable, que cet homme quand il sort, se rende coupable d'actes simmilaires quand il sort, ou quand il va visiter des amis, chez qui résident des enfants.
Ainsi je considère moi, que vous ayant prévenu de ce qu'ils m'avaient fait, vous êtes désormais responsable des risques encourus si jamais, dans le cadre de ces sorties, il récidivait.
"Cordialement".
J'avais envoyé ça en pli recommandé.
Une fois que c'était fait, il est absolument incroyable, d'imaginer à quel point le simple fait d'avoir agi ainsi, ait pu me rendre moi absolument actrice de ma propre guérison.
Racontant ça à mon psy, lui même, était complètement sur le cul. Je lui racontais. Il me dit "et vous avez fait ça comme ça", sous entendant, peut être qu'on aurait pu en discuter avant".....
Je me sentais tellement soulagée, qu'il a tout de suite compris que c'était, comme on dit vulgairement "emballé et pesé" et bien rangé dans un coin, version, "bon, et si on passait à autre chose".
Les jours suivants, j'ai appelé la maison de retraite pour informer le personnel, pour le cas, ou le directeur aurait oublié de faire redesendre l'information. La femme que j'ai eue au téléphone m'a clairement fait comprendre qu'elle n'était pas au courant, et qu'elle était bien contente d'avoir l'info.
Il est possible, que dans une maison de retraite, certains directeurs, ne comprennent pas vraiment l'utilité du fait d'en être informé AINSI QUE LE PERSONNEL.
Je crois, moi au contraire, que c'est de la plus haute importance. Puisque les familles viennent le visiter, et qu'au sein même de l'établissement, il est donc parfaitement possible dans le cas d'inceste, notamment, que les faits se reproduisent.
Ainsi c'est la charge émotionnelle qui "fabrique" le traumatisme, mais aussi qui peut en devenir son antidot.
La relation entre l'Art et la souffrance dans le triste pannel que l'humannité n'ait jamais connue, a toujours été pour moi une évidence.
Certes, je ne veux pas dire, enfin, signifier que ça ne soit que celà. Prétendre que l'Art puisse simplement "distraire", semble être une hérésie, pour certains.
Quelle grossièreté en effet, que de penser une telle chose, mais je sais qu'il en est pourtant ainsi. Je sais surtout que d'avouer que le rôle le plus fondamental de l'Art puisse être de faire bonbance de la suffrance des Hommes, est perçu par certains comme une forme de vampirisme, dont il serait malhonnête de ma part, de nier qu'il m'est arrivé de le penser.
Il n'en reste pas moins, malgré tout, parmis ces pensées où j'avais le sentiment il est vrai qu'on me dévorait de l'intérieur, avant même que je n'ai pu réaliser, que c'était pour le bien, prenant du recul, je ne pouvais alors que me rejouir du fait que bien d'autres dont je savais que leurs chemninements de souffrance était proches du mien, leurs souffrances à eux ou à elles, s'en trouvaient catharsisées. Et qu'en somme "le jeu en valait bien la chandelle".
Pour finir sur le sujet parce que j'ai pas ça à foutre non plus je tiens juse à préciser le titre de mon billet, quand je précise, "si je peux".
C'est pour signifier qu'il arrive qu'une personne qui est vraiment, dans le fond des abysses, ne soit absolument pas en etat de se soigner en utilisant son quotient émotionnel.
C'est notamment le cas pour la dépression, où cette charge émotionnelle, ne parvient plus à être resentie.
Le "patient" alors, est comme muré en lui même, exactement comme s'il existait une forme de mur à l'extérieur de lui qui déforme entièrement la perception des autres, et de ce qu'il en reçoit. Tout est alors absolument gris et sa perception de tout ce qui serait susceptible de le toucher, est alors rigoureusement inaccessible.
Il devient alors "intouchable", au sens le plus nuisible du mot. Selon, qu'il est suivi ou pas, par un medecin ce qui importe le plus alors, c'est qu'il soit en sécurité sur le plan physique dans l'hypothèse où il souhaiterait en finir. L'HP, est alors la seule chose à faire pour lui, ou pour elle.
Il ou elle est alors pris en charge, et ce sont les psychiatres, qui décideront lors de la première visite, si le patient doit ou pas être hospitalisé.
Mieux vaut s'y rendre pour rien, et revenir avec lui ou elle, et avoir le sentiment de l'avoir fait pour rien.
Mais généralement, en consultation privée, face à un infirmier ou une infirmière psy, dans un premier temps, et à un psychiatre en second temps, il arrive fréquemment que le patient ou la patiente révèle certains aspects de son histoire qu'il ou elle n'a jamais dit à personne et encadré par des professionnels tenus par le secret médical.
C'est pourquoi il ne faut pas hésiter à y avoir recours en cas de doute. C'est d'autant plus vrai, qu'il peut aussi arriver que le simple fait d'entamer cette démarche, suffise à créer une forme de choc psychologique, qui permette au patient d'appuyer sur le bout de ses orteils, pour "retrouver la surface" quelque soit son age.
L'autre raison qui diminue le quotient émotionnel, et donc la possibilité de se soigner par la charge émotionnelle, repose sur le prise de médicaments, dont les neuroleptiques, qui ont pour effet de vous transformer vite fait bien fait en légumes.
Je précise que ces propos ne sont que le fruit de mon experience sur le sujet, qui est helas assez consequente, durant les diverses hospitalisations.
Mais je précise que si j'ai souffert d'un faux diagnostic à une époque, et donc de la prise des ces médicaments qui en étaient la conséquence, j'ai parfaitement consience des limites de mes connaissances sur le sujet, et que je trouve donc plus sage, de ne pas en parler d'aventage puisque je n'y connais rien. Enfin, je veux dire "chacun son métier".
Le mien est de faire rire, et si je fourre mon nez du côté de la psychiatrie, c'est juste parce que mon cheminement personnel, y est passé LUI, mais que ça n'est certes pas moi, qui suis allée le chercher. Même si j'ai toujours été internée de mon propre chef.
Enfin, pour conclure, j'imagine que certains vont penser "et bien dis donc, c'est pas très gai son truc".
Et bien, il faut pourtant bien faire avec. Autant vider ce qui n'est pas très fun, ici, ce soir. Et puis ensuite "on passe à autre chose". Juste pour info, "moi non plus ça ne m'amuse pas".